Plotinus: Enneades. — Plotini opera, edd. Paul Henry et Hans-Rudolf Schwyzer; t. 1–3 (t. 2: Plotiniana arabica ad fidem codicum anglice vertit Geoffrey Lewis.) Paris, Bruxelles 1951–73. (Museum Lessianum. Series Philosophica; 33–35). — Enn. V — Ref. to | Enneas | | section | , | chapter | . | line | . For technical reasons in this work the reference to the Enneads is given with the number of the Ennead and treatise repeated in each item.
Risāla fī l-ʿIlm al-ilāhī. — Ps.-al-Fārābī, Epistle on the Divine Science, ed. Kraus apud Anawati.
ed. Badawī = Risāla fī l-ʿIlm al-ilāhī / Ps.-al-Fārābī, ed. Badawī, Aflūṭīn ʿind al-ʿArab, pp. 165–183. — Ref. to | page | . | line | . The text of the Epistle is that of the edition Badawi 1966, except for p. 183.18, where this edition erroneously omits by homoteleuton a sentence which is sound and features in Aflūṭīn 'ind a l-'Arab, ed. 'A. Badawī, Cairo 1955.
The Graeco-Arabic pericopes are taken from the table of correspondences published in: C. D'Ancona, "Aux origines du dator formarum. Plotin, l’Épître sur la Science Divine et al-Fārābī", in E. Coda - C. Martini Bonadeo, De l'Antiquité Tardive au Moyen Age. Études de logique aristotélicienne et de philosophie grecque, syriaque, arabe et latine offertes à Henri Hugonnard-Roche, Vrin, Paris 2014, pp. 381-416, in part. 387.
[...] Comme il le raconte lui-même, ce fut Paul Kraus qui découvrit dans un manuscrit de Dār al-Kutub au Caire une Risāla fī l-ʿilm al-ilāhī attribuée à al- Fārābī. Il s’aperçut aussitôt que cet écrit appartenait à l’ensemble des textes de Plotin traduits en arabe, dont le plus important avait été définitivement restitué à Plotin par Valentin Rose en 1883, après avoir été pendant des siècles la “Théologie” écrite par “Aristote”. Kraus publia dans cet article fondateur quelques spécimens du texte arabe, mais la plupart de ses notes accompagnant la traduction française restèrent manuscrites, dans les cahiers conservés d’abord à l’Institut Français d’Archéologie Orientale au Caire, et puis à la University of Chicago Library. Le texte arabe a été édité en 1955, à partir du manuscrit découvert par Kraus, par ʿA. Badawī. Par la suite, le Père G. C. Anawati O.P. a publié le texte tel qu’il avait été établi par P. Kraus, accompagné de la partie de la traduction française et du commentaire, que le Père Anawati avait retrouvés dans les cahiers de Kraus mentionnés ci-dessus. Peu après la découverte de Kraus, l’année même de la publication du texte par Badawī, Franz Rosenthal a identifié dans un recueil de la Süleymaniyye d’Istanbul un ensemble de textes philosophiques grecs en traduction arabe, parmi lesquels une collection d’écrits attribués à Alexandre d’Aphrodise, dont certains appartiennent en réalité à Proclus, et qui revêtent une importance particulière pour l’histoire de la philosophie dans le monde arabe. Dans ce recueil figure aussi l’Épître sur la science divine (Risāla fī l-ʿilm al-ilāhī ) ... L’appartenance de l’Épître sur la science divine à la même traduction arabe des Ennéades dont est issue la pseudo-Théologie d’Aristote a été démontrée par Franz Rosenthal lors de sa découverte et de son analyse du troisième texte qui se rattache à la tradition plotinienne arabe, à savoir les “Dits” attribués à un “Sage Grec”, dont la partie principale est conservée dans le manuscrit Oxford, Bodleian Library, Marsh 539 récemment édité de manière impeccable par Elvira Wakelnig. Rosenthal s’est fondé sur l’étroite parenté du langage et des infléchissements doctrinaux des trois textes – pseudo-Théologie , Épître , “Dits du Sage Grec” – pour conclure qu’ils permettent de reconstruire une unique “Arabic Plotinus Source”. Exactement comme la pseudo-Théologie, l’Épître sur la science divine présente une disposition du texte assez étrange : les sections du texte de Plotin se suivent dans un ordre différent de celui de l’original grec. Loin de produire un désordre complet – qui serait la preuve de sa nature accidentelle – cette disposition du texte semble obéir à une intention délibérée. Ce phénomène est très fréquent dans la pseudo-Théologie , dans laquelle les déplacements sont nombreux et souvent accompagnés d’interpolations sans source grecque, qui font la liaison entre un bloc de chapitres déplacés et un autre bloc. Ces caractères sont moins marqués dans l’Épître , mais ils sont néanmoins présents, de sorte que l’hypothèse de son origine dans le même atelier s’impose. Non seulement cet écrit, tout comme la pseudo-Théologie et les “Dits du Sage Grec”, infléchit systématiquement les expressions de Plotin dans un sens très typique et reconnaisable, mais il présente la même méthode de composition, elle aussi typique et présente non seulement dans la pseudo-Théologie , mais aussi dans le Livre de l’exposition d’Aristote au sujet du Bien Pur , extrait des Éléments de Théologie de Proclus et destiné à devenir le Liber de Causis du Moyen ge latin: dans cet ensemble de textes, les déplacements des passages, les formules de liaison et les infléchissements doctrinaux ont un air de famille évident. Dans l’Épître , on retrouve au début la séquence des chapitres 3, 6-7, 10-11 et 13-14 du traité V 9[5], suivie par le bloc “ennéadique” des traités V 3[49], V 4[7] et V 5[32], qui sont présents presque en leur entier mais de façon abrégée (sauf V 4[7], qui est très court et est repris intégralement) ; enfin, l’Épître s’achève par les chapitres 1-2 du traité V 9[5]. Tout l’ensemble – et surtout cette reprise finale – démontre à la fois le lien avec la disposition ennéadique des traités et la nature intentionnelle de la construction [...] (C. D'Ancona, "Aux origines du dator formarum. Plotin, l’Épître sur la Science Divine et al-Fārābī", in E. Coda - C. Martini Bonadeo, De l'Antiquité Tardive au Moyen Age. Études de logique aristotélicienne et de philosophie grecque, syriaque, arabe et latine offertes à Henri Hugonnard-Roche, Vrin, Paris 2014, pp. 381-416, in part. 382-386).